La pression monte sur Pristina alors que les Serbes se rassemblent à nouveau dans le nord du Kosovo

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Aug 26, 2023

La pression monte sur Pristina alors que les Serbes se rassemblent à nouveau dans le nord du Kosovo

Zvecan (Kosovo) (AFP) – Les Serbes de souche se sont à nouveau rassemblés dans une poudrière

Zvecan (Kosovo) (AFP) - Les Serbes de souche se sont de nouveau rassemblés jeudi dans une ville brûlante du Kosovo sur le site d'affrontements plus tôt cette semaine avec des soldats dirigés par l'OTAN au Kosovo, alors que la pression internationale monte sur Pristina pour apaiser les tensions.

Publié le : 01/06/2023 - 13:42Modifié : 01/06/2023 - 13:40

Dans la ville septentrionale de Zvecan, quelque 70 manifestants - nettement moins nombreux que les foules observées les jours précédents - se sont rassemblés devant la mairie, bouclés par des barbelés et encerclés par des soldats de la paix dirigés par l'OTAN (KFOR) en tenue anti-émeute complète.

Un véhicule blindé de la KFOR a été garé près de la route menant à la mairie, une décision demandée mercredi par un parti serbe local après que des manifestants masqués ont brisé les vitres de deux voitures de police du Kosovo dans le centre-ville, blessant un officier.

Lundi, des soldats de la paix dirigés par l'OTAN, armés de boucliers et de matraques, ont affronté des manifestants lançant des pierres, des bouteilles et des cocktails Molotov. Trente casques bleus et plus de 50 manifestants ont été blessés.

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dans la partie sud peuplée d'ethnies albanaises de la ville divisée de Mitrovica, mais malgré les annonces de « marche » vers le quartier serbe, les manifestants se sont dispersés au bout d'une demi-heure.

Ils portaient des drapeaux albanais et scandaient "Mitrovica ne peut pas être divisée", tandis que des policiers équipés de tenue anti-émeute bloquaient la route menant au pont qui sépare les parties nord et sud de la ville.

Répondant à l'appel lancé via les réseaux sociaux, plusieurs centaines de citoyens, pour la plupart des jeunes, se sont rassemblés sur la partie sud du pont sur la rivière Ibar, qui sépare Mitrovica.

Ils portaient des drapeaux albanais et scandaient "Mitrovica ne peut pas être divisée". Un fort cordon de policiers équipés de matériel anti-émeute leur bloquait le chemin vers le pont, sur lequel des clôtures métalliques étaient placées, rendant la traversée impossible. Des soldats de la KFOR se tenaient sur le pont en renfort de la police. La démo s'est terminée en une demi-heure.

La minorité ethnique serbe du Kosovo a boycotté les élections locales d'avril dans le nord, permettant aux Albanais de souche de prendre le contrôle des conseils locaux malgré un taux de participation inférieur à 3,5 %.

De nombreux Serbes exigent le retrait des forces de police spéciales du Kosovo, ainsi que des maires de souche albanaise qu'ils ne considèrent pas comme leurs véritables représentants.

Les États-Unis - l'allié historique du Kosovo qui a défendu l'indépendance de l'ancienne province vis-à-vis de la Serbie - ont critiqué le gouvernement de Pristina pour "l'escalade brutale et inutile des tensions" en installant des maires de souche albanaise.

Le président français Emmanuel Macron a également déclaré que les autorités kosovares étaient "responsables" de la situation actuelle.

Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz devraient rencontrer jeudi la présidente du Kosovo Vjosa Osmani et son homologue serbe Aleksandar Vucic en marge d'un sommet en Moldavie.

Le Kosovo a déclaré son indépendance de la Serbie en 2008, mais Belgrade - avec ses alliés la Chine et la Russie - ne reconnaît toujours pas cette décision, empêchant le Kosovo d'avoir un siège aux Nations Unies.

Le Kosovo est principalement peuplé d'Albanais de souche, mais les Serbes, qui représentent environ 6 % de la population, sont restés largement fidèles à Belgrade, en particulier dans le nord où ils sont majoritaires.

© 2023 AFP